"Non, c'est seulement pour leur lire des livres à voix haute, pour leur permettre d'être en relation avec la langue qui leur sert à raconter, pour favoriser la rencontre des bébés et des adultes autour des libres".
D.Rateau
Un livre, un enfant, un lecteur en pleine présence. Pas de contrainte, ni pression, l’adulte se laisse guider par l’enfant, il lui ”prête sa voix”. L’enfant est libre de jouer, de bouger, d'interrompre la lecture…L’outil “livre” est utilisé pour faire des constructions, des routes, des cabanes…
« En s’appropriant les mots et les représentations de choses dans son environnement et dans les images, l’enfant à son tour construit les repères stables qui lui permettent de surmonter l’angoisse des premières séparations » (2).
Introduire le livre dans un quotidien familier, rassurant, ludique et en totale liberté de choix tant de l’ouvrage que du moment, sans jugement ou évaluation des capacités de l’enfant, favorisera une relation naturelle et spontanée au livre et à la langue du récit et de ce fait à la langue écrite elle-même.
Tout ceci s’appuie sur des travaux effectués depuis plus de vingt ans par des spécialistes, pédopsychiatres et psychanalystes en lien avec les professionnels du terrain. « A l’occasion de ces lectures aux bébés sur fond de partage d’affects, il y a là un moyen d’aider l’enfant à se différencier, c'est-à-dire repérer peu à peu son monde intérieur, le monde extérieur et les autres. » (3).
(1) Dominique RATEAU, chargée de mission livres petite enfance pour le Centre régional des lettres d’Aquitaine, auteur de : Lire des livres à des bébés.
(2) Marie BONNAFE, psychiatre, présidente de l’association A.C.C.E.S., auteur de : Les livres, c’est bon pour les bébés
(3) Bernard GOLSE, pédopsychiatre et psychanalyste, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Paris
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